LA LIGUE MONDIALE CONTRE L'ANTIKAMITISME

Publié le par SEKU MÂGA


LIGUE MONDIALE CONTRE L'ANTIKAMITISME






Le 8 JANVIER 2004, le Mâsa SEKU MÂGA , à la tête de la Caravane du retour, fonde à Gorée devant la presse internationale, les Intellectuels et les autorités du Sénégal et avec le soutien de l'Université des Mutans dirigé par Massaer

Diallo, la

 LIMKAM,
ligue mondiale contre l'antikamitisme
 
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Voici la déclaration du Mâsa SEKU MÂGA, souverain de l'Empire virtuel BÂTUKAM et du ROYAUME BÂTUMÂGA

PLUS INSIDIEUX QUE L’ANTISEMITISME

L’ANTIKAMITISME

A L ‘ORIGINE DE LA SOUFFRANCE DE

 L’AFRIQUE

ET DE LA « RACE » NOIRE



I
L y a des mots qui ont donné au monde la preuve de leur pouvoir, surtout quant ils expriment des idées et des causes.

Le mot PANAFRICANISME, par exemple, a cette force ; et à lui seul, il évoque des noms, des héros, des martyrs, des luttes, la résistance, l’espoir dans le renouveau et aujourd’hui, plus que jamais, l’union africaine, la re-connexion de l’Afrique et de sa diaspora, pour ne citer que ces quelques points importants.

Un autre mot qui a puissamment cristallisé des idées, des passions, et une cause connue de tous, l’ANTISEMITISME par exemple. Ce terme relativement récent a été seulement créé en 1879, sous la plume de l’Allemand WILHELM MARR, pour désigner une ligue anti-sémite qu’il créa. Ce dernier inventa ce terme en se basant sur le mot « SEMITE », terminologie aussi inventée un siècle auparavant, sans réel fondement scientifique d’ailleurs, par le linguiste allemand AUGUSTE LUDWING SCHLÖZER
.
A propos de ce mot « antisémitisme », MIREILLE HADAS LEBEL, agrégée de grammaire et professeur à L’institut des Langues orientales, déclare dans un article qu’elle signe dans la revue « HISTOIRE » N° 148 d’octobre 1991 ce qui suit :
« Ce nouveau mot devrait signifier l’hostilité aux aryens, aux babyloniens, aux araméens, aux hébreux, aux phéniciens, aux éthiopiens, aux arabes ou plutôt à leurs ancêtres préhistoriques communs. En vérité, il désignait la haine du juif, désormais paré de nouvelles théories. Bientôt, on n’allait plus pouvoir s’en passer. »

Depuis 1879, certes, le terme Antisémitisme a évolué pour ne désigner aujourd’hui que le racisme spécifique à l’encontre du juif et de ce qui se rapporte à ce dernier.
Le mot antisémitisme a joué un très grand rôle dans les stratégies de cette communauté, notamment pour créer l’état d’Israël en 1948. Et il a aussi contribué d’une manière importante à sa politique au Moyen-Orient et dans la géopolitique mondiale.

Il suffit pour s’en convaincre de voir le rôle que la LICA a joué dans la défense des intérêts d’Israël et dans l’occupation de la Palestine.

C’est en février 1928 que fut créée cette Ligue Internationale contre l’Antisémitisme ou LICA, qui devint en 1979 la LICRA pour y introduire le terme « racisme ».

Voici donc un mot « antisémitisme », que j’ai pris à dessein pour souligner comment un vocable s’est imposé et a fait la preuve de son pouvoir sur l’opinion et sur le destin du reste du monde.

Mais qu’est-ce que l’Antikamitisme ?

Et en quoi est-il à l’origine de la souffrance de l’Afrique et de la race noire ? En quoi cet antikamitisme est-il plus insidieux que l’Antisémitisme ? Y-a-t-il un rapport direct ou indirect entre ces deux termes ?

A l’occasion de sa troisième conférence contre le racisme tenue à Durban, en Afrique du Sud en 2001, l’ONU a reconnu la traite négrière « crime contre l’humanité » et stipule dans son article 13 de la déclaration de cette conférence, qui constitue un  précédent pour l’histoire de la communauté noire internationale ce qui suit :
« Nous reconnaissons que l’esclavage et la traite des esclaves, en particulier la traite transatlantique, ont été des tragédies effroyables dans l’histoire de l’humanité, en raison non seulement de leur barbarie odieuse, mais encore de leur ampleur, de leur caractère organisé et tout spécialement de la négation de l’essence des victimes ; nous reconnaissons également que l’esclavage et la traite des esclaves constitue un crime contre l’humanité et qu’il aurait toujours du en être ainsi, en particulier la traite transatlantique et sont l’une des principales sources et manifestations du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée et que les Africains et les personnes d’ascendance africaine, de même que les personnes d’ascendance asiatique et les peuples autochtones ont été victimes de ces actes et continuent à en subir les conséquences. »

Le racisme anti-noir que nous qualifions ici d’antikamitisme, a été le crime le plus odieux qui n’a point eu d’égal dans toute l’histoire de l’humanité et cela tant par sa durée, que par le nombre de ses victimes, à savoir tous les noirs du monde durant des siècles.

Il convient de reconnaître que la déclaration et le programme d’action de la Conférence de Durban réservent une grande place à la prise en compte du racisme à l’encontre des africains du continent et de la diaspora.
Toutefois, on notera que lorsqu’il s’agit de spécifier le racisme contre les noirs, aucun vocable particulier ne désigne, ni ne singularise ce racisme là. C’est là une lacune et un vide que nous devons combler pour construire une meilleure cohésion dans notre système de défense communautaire.

Notons comment l’article 150 du programme d’action de Durban spécifie le racisme à l’encontre de certaines communautés et déclare, je cite :
« Engage les états, dans leur lutte contre toutes les formes de racisme, à reconnaître la nécessité de lutter contre l’antisémitisme, le racisme anti-arabe et l’islamophobie dans le monde entier et prie instamment tous les états de prendre des mesures efficaces pour empêcher la formation de mouvements fondés sur le racisme et des idées discriminatoires concernant les communautés en question. »

Cet article ne désigne pas le racisme spécifique à l’encontre des personnes à la peau noire. Pourquoi ? Alors que l’antisémitisme, l’anti-arabisme, l’islamophobie sont spécifiés, ce qui singularise le racisme à l’encontre des communautés concernées. Pourquoi ces scrupules quant  il s’agit de parler du racisme contre la race noire ?

On a souvent entendu parler de la fameuse malédiction de Kam, ce prétendu fils de Noé, de qui les noirs seraient les descendants. Qui est donc Kam et pourquoi l’antikamitisme doit désigner le racisme spécifique contre les personnes à la peau noire ?

Le mot antikamitisme, est formé du préfixe « anti » qui signifie « contre » et de Kam, qui désigne à l’origine un des trois fils de Noé dont parle le récit biblique de la Genèse, récit dont on attribue traditionnellement la rédaction à MoIse.

Ce mot, Kam, est largement commenté dans toute l’œuvre de Cheik Anta Diop, ainsi que dans celle du professeur Théophile Obenga, qui tous deux expliquent que ce mot signifie « noir », ce qui est attesté dans l’égyptien pharaonique et dans de nombreuses langues négro-africaines.

Selon ce récit biblique qui est repris en partie dans le Coran, la terre fut repeuplée après le déluge par les descendants de Noé, Kam, Sem et Japhet. Ce récit des textes sacrés ne mentionne nulle part la race, ni de Noé, ni de ses trois fils.

C’est seulement des milliers d’années plus tard, bien après la rédaction de l’ensemble des textes figurant dans la Bible qu’apparaissent des légendes en rapport avec une prétendue malédiction de Kam et cela, à un moment où des Perses aryens leucodermes s’étaient convertis à la religion de Moïse et avaient récupéré le patrimoine des premiers Hébreux que l’histoire identifie à des nègres.

C’est sous la plume de rabbins négrophobes que prend naissance la doctrine anti-Noir, antikamite.

C’est donc dans une période qui se situe entre la fin du récit biblique et la rédaction du Coran que ces légendes au sujet de la malédiction de Kam voient le jour, avec à la base, une haine évidente des personnes qui sont de la race originelle de l’humanité
.
Selon ces légendes, issues des récits rabbiniques des juifs de Babylone, l’humanité était blanche à l’origine, de même que Noé et ses trois fils. Mais Kam, pour avoir pêché dans l’arche en copulant avec les animaux selon la perfidie de certaines de ces légendes, aurait été maudit et Dieu, pour le punir, le fit devenir noir, rendit ses cheveux crépus, son nez épaté et ses lèvres épaisses.

Ainsi, selon ces légendes blasphématoires à l’encontre de la création divine et de la dignité de l’homme, dont les origines se situent à partir des 2ème et 3ème siècle après Jésus-Christ, la peau noire et les traits négroïdes sont présentés comme des signes de malédiction divine.

Ces légendes rabbiniques affirment aussi que cette malédiction sur les personnes de race noire devait s’accompagner de leur bassesse morale, de leur esclavage et de leur asservissement aux descendants blancs de Sem et de Japhet.

C’est en réalité l’infériorité absolue de tous les noirs que tendaient à imposer ces récits rabbiniques.

De nombreux chercheurs et historiens sont remontés à l’origine de ce racisme noir qu’est l’antikamitisme. L’historien Hibrahima BABA KAKE dans son livre « La diaspora noire »  déclare :
« Le théologien Raoul Allier a effectué des recherches très poussées pour trouver la véritable origine de la légende. Selon lui, cette origine se trouve dans la littérature talmudique. C’est, écrit-il « dans cette littérature, le midrash, rabba ou plus particulièrement le berechit rabba, que se trouve le mot de l’énigme. » Le Midrach Rabba est un commentaire du Pentateuque et le Berechit Rabba est le commentaire particulier de la Genèse. Trois rabbins, rabbin Joseph, mort en 333, rabbin Huna, mort en 297, rabbin Chiza Bar Abba, 136-217, racontent un attentat abominable qui fut commis dans l’arche par Cham sur son père. En raison de ce crime, Couch et probablement Kam lui –même sortirent de l’arche transformés en Noirs. »

Les nombreux témoignages de l’histoire convergent pour reconnaître que l’antikamitisme puise ses origines dans le judaïsme rabbinique. La revue « Regards Africains » dans son N° 47/48 de 2002, consacre un important dossier très documenté sur l’historique de ce racisme anti-noir qu’il convient avec raison aujourd’hui, de nommer antikamitisme. Et son éditorialiste, Mutumbo Kanyana résume le cheminement de ce racisme vieux de près de 2000 ans quant il déclare : « Issu de mythologies juives, mises en forme par les traditions arabes, affublé d’un habillage scientifique par l’Occident, le racisme anti-noir reste profondément ancré dans l’inconscient collectif au Nord comme au Sud. »

L’antikamitisme a été à l’origine de la grande falsification de l’histoire, car, en cherchant à justifier la malédiction, il a fallu aussi nier que le Noir était à l’origine des grandes civilisations de l’Antiquité, telle que l’Egypte pharaonique qui a tant donné au monde, comme Cheik Anta Diop a su le démontrer.

C’est ainsi que les anciens hébreux et les prophètes de la bible qui étaient d’une race de nègres comme le déclare dans ses « Annales » Le célèbre historien romain TACITE, contemporain de l’époque de Jésus, ont été présentés et représentés sous les traits de personnes de race blanche
.
Comment les inventeurs de l’antikamitisme pouvaient-ils concilier leur négrophobie avec la vérité historique qui veut que Moïse, dont le nom africain est Mansa, ait reçu le texte sacré dans une langue nègre et dans une graphie nègre, le cananéen et non en araméen, langue pratiquée par les Perses aryens de Babylonie et de Babylone de l’époque des rabbins responsables de la falsification ?

Pire encore : comment les propagateurs de l’antikamitisme pouvaient-ils accepter que le jardin d’Eden où furent créés Adam et Eve soit en Afrique noire, comme le précise le récit biblique de la Genèse au Chapitre 2 qui situe le Paradis terrestre dans la région qui entoure la Source du Nil ? On sait en effet que le Nil prend sa source dans le Lac Victoria en Afrique centrale.
Comment les falsificateurs de la vérité qui affirment que le nègre est maudit pouvaient-ils concilier leur antikamitisme avec le récit biblique qui décrit l’ancien pays de Canaan, la terre promise, dans le sud de l’ancienne Egypte, en pleine Afrique noire ?

L’antikamitisme ne s’est pas contenté d’être hostile aux nègres. Ceux qui ont adopté cette déviance ont aussi nié la dignité, l'humanité des Noirs comme en témoigne l’Article 44 du Code Noir que Colbert élabore pour le compte de l’Eglise catholique apostolique et romaine, qui assimile l’esclave noir à un rang plus bas que la bête, au rang du meuble.

La connaissance de l’histoire est indispensable pour cerner toute la portée du crime contre l’humanité qu’est l’antikamitisme. La conférence de Durban souligne dans son programme d’action la nécessité d’enseigner le fait historique pour combattre le racisme anti-noir. Les articles 98 et 99 déclarent :

« Nous soulignons l’importance et la nécessité d’enseigner les faits et la vérité de l’histoire de l’humanité, depuis l’antiquité jusqu’au passé récent, ainsi que d’enseigner les faits et la vérité de l’histoire, les causes, la nature et les conséquences du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, afin que les tragédies du passé soient connues de manière complète et objective.
Nous reconnaissons et regrettons profondément les immenses souffrances humaines et le sort tragique subi par des millions d’hommes, de femmes et d’enfants du fait de l’esclavage, de la traite des esclaves, de la traite transatlantique des esclaves, de l’apartheid, du colonialisme et du génocide ; nous engageons les états concernés à honorer la mémoire des victimes des tragédies passées et affirmons que celles-ci doivent être condamnées quels que soient  l’époque et le lieu où elles sont advenues et qu’il faut empêcher qu’elles ne se reproduisent. »

Ibrahima BABA KAKE est formel, je cite : « l’idée de cette malédiction sera amplement exploitée contre les Noirs. Il est temps que l’on sache que cette légende n’est que pure invention, créée par ceux qui avaient intérêt à l’asservissement des africains. L’ironie vient-elle de ce que l’idée de la malédiction des Noirs est née dans les ghettos juifs ? »

Ironie du sort : l’antikamitisme a été imaginé par ceux qui ont inventé le terme « antisémitisme » pour se défendre contre le racisme aryen et la montée du racisme. Mais il se trouve que les victimes de l’antisémitisme, les juifs européens qui constituent plus de 80 % des juifs dans le monde, sont eux-mêmes des aryens d’Europe de L’Est descendants de l’empire Khazar, qui se sont converti en masse au judaïsme au cours du moyen-âge. C’est ce qu’affirment de nombreux chercheurs au sein même de la communauté juive et qui revendiquent leur origine européenne.

Le propre témoignage de l’historien juif polonais ARTHUR KOESLER est éloquent à ce sujet. Dans son livre au titre évocateur « La treizième tribu » parue aux éditions Calmann-Levy, l’auteur déclare que les juifs européens qui sont actuellement en Israël ne descendent pas d’Abraham, d’Isaac et de Jacob et ne viennent pas non plus du Pays de Canaan mais bien d’Europe centrale et que par conséquent l’antisémitisme est, selon l’historien, un non-sens puisque les bourreaux de l’holocauste et les victimes ont une même origine aryenne. Pour Arthur Koesler, Les vérités historiques sur l’empire Khazar révèlent la plus grande farce que l’histoire ait connue.

Au regard de tout ce qui précède, l’antikamitisme est le plus insidieux de tous les racismes, car il cache des vérités profondes, relatives à l’identité des africains et des Noirs qui, loin d’être maudits ont reçu des bénédictions en abondance et ont encore un rôle à jouer dans le renouveau de leur continent, de leur communauté et dans l’avenir du monde.

La reconnaissance par l’ONU depuis la conférence de Durban de la traite négrière comme crime contre l’humanité donnera toute la justification à LA LIGUE MONDIALE CONTRE L’ANTIKAMITISME qu’il convient de créer dès aujourd’hui, ici même, à Gorée, haut-lieu du crime.

Cette ligue se fixe pour missions, entre autres, de défendre la dignité de tous les Noirs, aujourd’hui collectivement victimes de ce crime qu’est l’antikamitisme et dont les conséquences multiples continuent à faire des ravages.

La ligue mondiale contre l’antikamitisme, en prenant naissance aujourd’hui 8 janvier, date anniversaire de la promulgation de la bulle papale de Nicolas V, la plus haute autorité de l’Europe, qui en 1454 donne le feu vert à la traite négrière à l’encontre de l'Afrique et au profit de l’Europe, cette ligue mondiale contre l’antikamitisme donc, brise l’anathème imposé sur la communauté noire internationale.

Au moment ou la Cour Pénale Internationale est entrée en vigueur, en application des décisions de la Conférence de plénipotentiaires des Nations Unies à Rome du 15 au 18 juillet 1998, Cour internationale qui a la compétence de juger les crimes contre l’humanité, la ligue mondiale contre l’antikamitisme servira et défendra la cause des victimes du plus grand des crimes contre l’humanité.
La ligue mondiale contre l’antikamitisme doit se doter des moyens pour renforcer l’Union Africaine dans ses stratégies de défense des intérêts de la communauté africaine et de toutes ses diasporas.

C’est en solidarité avec Haïti, premier pays à avoir obtenu l’abolition de l’esclavage et l’indépendance, par la lutte contre l’armée de Napoléon Bonaparte, que l’ONU, à l’occasion du 200ème anniversaire de cette première grande victoire sur l’antikamitisme, a décrété l’année 2004 « Année internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition."

La création, en cette même année 2004, à Gorée de la Ligue mondiale contre l’antikamitisme, est le signe que désormais tout converge pour que la communauté noire internationale et le continent africain prennent plus que jamais leur destin en main, pour la dignité et l’honneur de tous ceux qui ont été injustement victimes du plus odieux des crimes, l’antikamitisme.

En ce jour où ma famille et moi-même, membres de La Caravane du Retour effectuons ce pèlerinage solennel sur l’île de Gorée qui témoigne de l’horreur de l’antikamitisme, je demande à tous ceux qui veulent soutenir cette ligue mondiale contre l’antikamitisme, de se rapprocher de nous pour que nous élaborions ensemble la plate-forme de sa mise en œuvre effective.

D’avance, je les en remercie.
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